dimanche 8 mai 2016

Le jour où j'ai fait chanter "Maître Gims" à ma chorale


Tous les mardis soir à 20h je suis à Noyen Sur Sarthe pour faire chanter une petite vingtaine de choristes, les "Chantoyants" qu'ils s'appellent.
Ils ont entre 30 et 77 ans, ils sont gentils, bavards, ils sentent bon, ils chantent fort, avec le cœur, ils sont contents d'être là, joyeux, à l'écoute ou pas, ils font des blagues, drôles, ou pas, ils font des gâteaux, bons...Toujours bons. Ils n'aiment pas chanter en anglais, ils aiment Jean Ferrat, Johnny Haliday, Jacques Brel, Goldman....
Je leur fais chanter tout ce qu'ils aiment et je leur fais aussi découvrir des artistes moins connus,  Florent Marchet, Alexis HK, Juliette, Emily Loizeau...

Le truc c'est qu'ils aiment aussi Michel Sardou et Maître Gims.

...

Moi pas.
Mais alors vraiment pas.

Régulièrement ils reviennent à la charge, "allez Lola, Sardou c'est des belles chansons et Maitre Gims, c'est dansant, allez!"

Mais je leur dis non, je leur dis que c'est ma limite émotionnelle, que je ne peux pas, que c'est trop dur pour moi, comprenez, je fais moi-même les arrangements de nos chansons, alors je dois les écouter plusieurs fois...en boucle...SARDOU ET MAITRE GIMS EN BOUCLE!
Pensez à mes oreilles, pensez à mon cerveau qui risque de se liquéfier...je ne peux pas....je ne peux pas...JE NE PEUX PAS SUPPORTER CA!!!
Je finis par mettre mon veto ! "Moi vivante, Sardou et Gims ne passeront pas par nous!!"


Et le mardi 26 avril 2016 patatra.


Une semaine avant je réitérais mon veto.
Et là J'arrive avec "Hasta luego" de maître Gims.
Je l'ai écouté en boucle.
Je l'ai respiré profondément.
J'ai fait un arrangement vocal pas trop mal.
J'ai survécu.
Et je leur ai apporté.


Mais qu'est-ce qui a bien pu me faire changer d'avis?
Un choc les amis, rien de moins qu'un choc qui a chamboulé toute ma tête et mon petit cœur.

En voici le récit,  les noms des protagonistes ont été changés.

Depuis ma sortie de l'émission télévisée "The Voice", j'ai très envie de chanter dans des endroits chaleureux, généreux, insolites et proches des gens.
En réaction au côté artificiel de la télévision ? Peut-être mais je ne l'ai pas mal vécu donc je ne pense pas, c'était le jeu, je le savais. Je crois plutôt que tous les messages que j'ai reçus m'ont donné envie d'y mettre du sens et que pour moi le meilleur moyen est d'aller dans des endroits proches des gens, des endroits dans lesquels je peux mettre un peu de mon âme.

J'ai eu la chance avec The ShougaShack il y a quelques temps d'aller jouer dans un tel lieu.
Une maison incroyable en pleine cambrousse, une colocation de gens ouverts, tous un peu/beaucoup artistes, un peu/beaucoup perchés, avec un idéal de vie qu'ils essaient de mettre en pratique. Ces gens ne rêvent pas, ils agissent et ça fait du bien.
Nous avons fait chez eux une résidence artistique et quelques mois plus tard nous avons fait un concert au chapeau (comprenez rémunéré par ce que les gens veulent bien mettre dans un chapeau).
Une quarantaine de personnes de tout âge est venue. Et du coup, on a tous eu l'impression d'être privilégiés, eux comme nous. Vous pouvez même voir les pieds du public dans notre clip "Sugar Shack" , tellement on était tous heureux, contents, c'était un moment hors du temps.
Nous sommes ressortis de là absolument ravies, aux anges.
Entre deux embrassades nous nous sommes dits que nous reviendrions avec le plus grand des plaisirs. 
De leur côté ils nous ont assurés que nous serions toujours les bienvenues.


J'avais très envie de recommencer l'expérience mais cette fois avec mes propres chansons, sous mon propre nom.
J'envoie un message à celui que je connais le mieux : Jean-Kevin (j'ai changé les noms, je vous dis!).
Je lui explique ma position, mon envie, concert toujours au chapeau, pas de chichis, on se parle au téléphone, il est emballé, il pense que ça peut être très sympa. Il me dit qu'il va en parler aux membres du désormais "collectif". Le "collectif du pâté en croûte".
Je raccroche, je suis ravie.

Je contacte les musiciens qui m'accompagnent et j'essaie de voir avec eux une date où tout le monde est disponible. Je leur assure un cachet d'artiste que je prendrai en charge quoiqu'il se passe. J'envoie dans la foulée un message à Jean-Kevin. Il me dit que c'est très bien et qu'il me recontacte dès que possible.

Ok.
Donc j'attends.

Un jour, deux jours.
Une semaine.
Deux semaines.

Je recontacte Jean-Kevin.
A-t-il pu voir avec les membres du collectif?

Il me dit qu'ils ont plein de trucs à régler d'abord mais que promis ils en discutent très vite.

J'attends.
Un jour, deux jours.
Une semaine.
Deux semaines.
Trois semaines.

Là je me dis qu'en fait ils n'osent pas me dire qu'ils n'aiment pas trop mes chansons. Ça arrive, c'est un peu beaucoup vexant, mais ça arrive.

Et puis je fini par recevoir une réponse.

Les amis, quand j'ai lu la réponse, mon cœur s'est mis à battre très fort, mon sang est parti de mes doigts, mes oreilles ont bourdonné et ma gorge s'est nouée. (j'ai aussi un peu pleuré...)

Le collectif du pâté en croûte déclarait aimer mon travail. Mais que malheureusement, compte tenu du mode de scrutin nécessitant l'unanimité, ils ne pouvaient pas me recevoir. En effet, je ne faisais pas l'unanimité. Certains étaient contents de me recevoir, point. D'autres trouvaient intéressant de surfer sur "The Voice" pour se faire de la pub, certains étaient indécis et d'autres  totalement opposés. Ma participation à ce genre d'émission pouvait ternir l'image de leur collectif. Conclusion ma venue n'était pas possible.

Signé Jean-Potin, pas très fier, pour le collectif du pâté en croûte.


Je suis restée là devant mon pc  à me demander si j'avais bien lu.

Je leur envoie "j'en reste sans voix."

puis je relis...
et relis encore...
Quid de ce que nous avons vécu ensemble? Quid de "vous serez toujours les bienvenues"?
J'essaie de me calmer...
Quelques jours avant je m'étais engagée solennellement à ne plus envoyer d'email alors que la colère est en moi...

...

Je respire.

...

BORDEL
"tant d'impolitesse.
tant d'incorrection.
tant de snobisme.
pourquoi suis-je venue au juste la première fois?

Comment ai-je pu seulement bien me sentir parmi vous?

Je ne reviendrai pas au pâté en croûte. Jamais.
Vous ne correspondez pas à l'idée que j'ai de la générosité et de la bienveillance
que je pensais au départ avoir trouvé chez vous.
Bonne route à vous au milieu de gens bien comme il faut qui ne vous tâcheront pas. "

Allez, paf, Envoyer!!!! BORDEL


Je reçois une réponse de Jean-Potin qui est tellement désolé (lui voulait que je vienne)

Puis je reçois une réponse de Jean-Croûte.

Jean-Croûte avoue que c'est lui qui a opposé un vote bloquant. Il trouve que ma réaction n'est pas très sympathique envers ses amis.
Jean-Croûte ne comprend pas ce qu'il m'a pris d'aller dans une telle émission, Participer à ce genre d'émission lui apparaît comme une trahison et une facilité. Il a horreur des valeurs véhiculés par TF1et Il doute franchement de leur bienfait dans une carrière. Surtout dans le monde sans pitié de la musique. Il a l'impression plutôt que les gens passés dedans sont marqués au fer rouge, par la suite, et laissés à leur sort, après avoir été utilisés.

Du coup Jean-Croûte a décidé, au moment du vote, que ne pas me recevoir était la meilleure solution.

Ce que Jean-Croûte ne sait pas (Hormis le fait que Shine la production de The Voice a été mille fois plus respectueuse de qui je suis que lui.) c'est qu'il est le seul à avoir été sans pitié, le seul à m'avoir marquée au fer rouge. L'unique, le seul... Ou peut-être bien le premier, hein, on ne sait pas ce que l'avenir nous réserve.
Bon, les amis, je ne suis pas conne, hein, je me doutais bien que ça arriverait ce genre de chose, je ne me doutais juste pas que les premiers seraient des gens avec qui je pensais avoir établi une relation basée sur la générosité et l'ouverture d'esprit.

C'est en fait un cas d'école. C'est extrêmement intéressant de voir qu'un collectif qui dans un soucis de bien-être général s’essaie à la "démocratie", arrive à un point où la personne la plus fermée, celle dont la décision est motivée par le rejet, la peur et la méfiance, bloque le vote de sorte que la majorité écrasante formée par les personnes les plus ouvertes, ferme, malgré elle, sa porte à une tiers personne qu'elle accueillait à bras ouverts quelques mois auparavant.


Bon finalement cette décision sans appel est devenue "provisoire",  et la démocracie du pâté en croûte, qui dans le fond n'est pas mauvaise, s'est demandée si ça n'était pas allé trop loin et si ça n'avait pas dépassé leur réelle volonté...
Mais le mal évidemment était fait.
Comme dit si bien mon chéri, "C'est pas quand on a chié qu'il faut serrer les fesses"

...
...


Bref, ce sujet est passionnant.
Vraiment.

Mais le temps passe et nous devons revenir au titre de mon article.
 Le jour où j'ai fait chanter "Maître Gims" à ma chorale.
Et bien les amis, ce jour est celui où je me suis rendue compte que j'étais le Maître Gims d'une autre personne.

Et c'était pas agréable.
Vraiment pas.

Alors j'ai décidé de ne plus être snob. Qui suis-je pour décider du bon goût? Qui suis-je pour juger ce que mes p'tits choristes adorés ont envie de chanter? 
Si ça les amuse. S'ils sont heureux.
Et je vous jure que quand j'ai distribué les paroles, ils étaient surpris et très heureux.


Alors non ça ne plaît pas à tout le monde dans cette chorale, il y en a qui n'aiment pas, mais ils n'imposent pas aux autres de ne pas faire cette chanson, ils la chantent quand même, pour faire plaisir à tout le monde. Parce qu'ils savent que les autres leur rendront la pareille à un autre moment... Chacun son tour, des chansons pour tout le monde, parce qu'on est ensemble et que c'est pas si grave, c'est d'la chanson quoi, juste de la musique qui nous rassemble, l'important c'est qu'on soit ensemble.


 La prochaine chanson je leur imposerai du Dominique A!!!!!! Ah ah ah !! :-)

Alors tant pis pour la démocratie du Collectif du pâté en croûte, je préfère celle de cette petite chorale de Noyen Sur Sarthe où tout le monde est accueilli.




PS : Bon....Sardou, je n'y arrive toujours pas.
J'ai encore un blocage.
Mais un jour je me prendrai une autre baffe hein, je serai la Sardou d'un Jean-Poilauk et là je leur ferai chanter "Je viens du Sud".
Gardez Espoir ma petite chorale.






jeudi 28 avril 2016

The Voice - Les coulisses - l'Epreuve Ultime 2/2

Jeudi 28 avril 2016


bon.

ça fait longtemps que l'article est écrit mais je pensais vous faire une belle illustration...
et le temps passe et le temps passe et...
Allez là!!!!!

Sors cet article !!!

Je vous ferai un beau dessin pour la conclusion de cette aventure. :-)


Samedi 16 avril 2016
 
Les battles : 
Lola 62 kg VS duo homme/femme (~130kg) : 
Victoire.

Ultime Epreuve : 
Lola, 64kg  VS Trio microbes/trac/doyennedesonéquipe (10-12g) : 
Lola Terrassée par KO.


Oui mais ils étaient trois contre moi.
Notez aussi la prise de poids entre les deux. 
C'est pas moi c'est l'angoisse.

Bon comment je me sens là? Maintenant?
Terriblement soulagée, les amis je connais l'issue de l'ultime épreuve depuis janvier, j'ai eu le temps de me préparer à ma "sortie", c'est l'avantage.

Mais revenons plutôt là où je vous ai laissés.

Jeudi 5 janvier 2016

Cela fait une semaine que je suis scrupuleusement les indications du Maestro de la corde vocale. 3 jours après ma visite, toujours pas de voix de tête. Le lundi suivant, un début de filet de truc, je commence à reprendre espoir. Le mardi, beaucoup mieux, j’arrive à atteindre les notes que je dois faire, c’est moche, mais j’y arrive. Le mercredi ça stagne. Le jeudi je prends le train pour aller faire mon coaching vocal. Je peux faire les notes, c’est fragile mais j’y arrive.
Je revois enfin Damien, je lui amène une petite boîte de chocolat pour le remercier de m’avoir répondu pendant ses vacances. On commence le travail, on essaie de ne pas me fatiguer. Le soir, je retourne voir Ghislaine pour un coaching.

« Take on me » je lui explique ce que je vois dans cette chanson.

Et ouais ami lecteur, toi quand t’entends «take on me" tu entends la batterie kitsch, tu parles dessins animés et boum au collège, moi j’ai l’impression de quelqu’un qui est comme un funambule, il sait avoir des défauts, il sait que souvent il vacille mais il essaie de faire avec parce que la vie c’est prendre des risques, la vie c’est se lancer à cœur perdu quitte à trébucher, ouais, c'est ça la vie, ouais, OUAIS! OUAIIIIIIIIS!!!


Ghislaine me regarde.
...
Elle prends son temps pour réfléchir.
0n dirait que rien ne pourra jamais étonner cette femme, on dirait que tout pour elle est intéressant à développer, même les élucubrations d'une artiste un peu perchée.
Alors on se lance, l’attitude tout…Je me mets à pleurer. En fait je suis fatiguée, j’ai les nerfs en pelote, j’ai très peur de ne pas y arriver, de ne pas être à la hauteur, cette chanson me ramène aussi à un évènement un peu douloureux de ma vie.
Elle regarde mon œil, ah oui, j’ai en plus une conjonctivite.
Je n’ai JAMAIS eu de conjonctivite de ma vie entière.
Et là, 2 jours avant L’Ultime Épreuve, j’en ai une.





Dressons donc le portrait.

Voix malade, conjonctive, pleurs intempestifs...

youhouhou

Le Vendredi 06 janvier

Journée de répétition, je passe sur le plateau en présence de Garou qui découvre la chanson que j’ai choisie. Je découvre pour ma part l’arrangement de l’orchestre. J’avais donné quelques indications, mais je ne savais pas ce qu’ils en avaient fait. Je dis à Garou que j'adore l'intro avec le son du guitariste, il me dit "sympa pour le reste"...Mais euh!!! Bon c'est une blague et c'est de bonne guerre parce que je l'ai quand même bien taquiné ce Garou.  
Je trouve que les musiciens ont bien bossé et que ça peut être très cool. Caméras, sourires, Garou est toujours adorable, le temps de la chanter 3 fois, d’avoir quelques conseils et on se quitte. Ma voix est là, je suis rassurée.
Retour au foyer, je choisie ma tenue avec les stylistes…. Ce qui dans mon cas a pris beaucoup plus de temps que la fois précédente. Incroyable comme l’humeur peut changer notre vision, j’essaie tout ce qu’ils me proposent, me plie à toutes leurs tentatives mais il semblerait que rien ne satisfasse ni la production ni moi, je n’arrive pas à habiter les tenues proposées.

Interview.
Ils me demandent ce que ça voudrait dire pour moi d’aller aux lives et d’avoir le vote du public. Je suis prise par surprise par mes propres émotions, je fonds de nouveau en larme. 

Je tente de répondre et finit par arrêter. Je n’ai pas envie que les gens voient ça surtout que je ne sais pas moi-même pourquoi je pleure.  Je leur demande d’arrêter et de ne pas diffuser ces images de larmes, je ne suis pas bien sûre qu’ils m’aient dit oui. Je me sens absolument pathétique et j’en rajoute, je parle du regard des « professionnels », du fait qu’on m’ait répété à longueur de temps « oui, y’a quelque chose, mais non, ça n’est pas assez ci, pas assez ça, ça manque de ça, ou de çi… » et que passer aux lives me permettrait de passer outre le jugement des « professionnels ».
Mais qu'est-ce qu'il me prend? Je pensais en avoir fini avec cette attente de reconnaissance des pros. Ce discours était le mien autrefois, mais plus depuis bien longtemps....Pourquoi est-ce que je ressors ce truc là? Qu’est-ce qui me prend bordel? La fatigue sûrement et peut-être aussi que je ne mesurais pas la « violence » du rejet par ce monde « professionnel » sur la gamine qui est toujours en moi.
Je ressors de cette interview avec un grand coup dégueulasse dans ma dignité que je me suis portée toute seule.


Le samedi 07 janvier


Je porte une longue robe de prêtresse.
Nous faisons le filage, je vois les autres artistes, je me rends compte que je ne suis pas la seule à être dans un état de stresse que nous n’avions pas aux battles. Quelques prestations sortent vraiment du lot, j’adore Mélodie Pastor et sa reprise « où sont les femmes », elle est géniale.
Mais j’ai l’impression d’être complètement décalée. Je ne m’amuse plus comme il faudrait.

Je dois repartir aux stylisme ma tenue ne va pas.
Là c’est plutôt fun, je me retrouve carrément dans le dressing alors que normalement nous n’y avons pas accès. Vu le temps qu’il nous reste je leur propose de faire efficace, un slim, un haut noir, un truc qui brille et c’est bon.
L'équipe est patiente et adorable avec moi.

Et c’est reparti pour l’attente.
on attend,
on attend,
on mange,
on attend,
on attend,
ma famille arrive,
on attend,
on attend,
on mange, on attend…

Puis….Plus de voix. Les notes aiguës sont de nouveau très difficiles.
Le trac? Mes microbes qui reprennent le dessus?
Je tente de me raisonner, de garder confiance.

Tirage au sort, l’équipe de Garou doit commencer.
On nous demande d’aller dans l’antichambre de la mort qui tue.
On est tous réunis là….Je dois dire que c’est un peu l’horreur absolue pour moi. Tout le monde chante, vocalise, on ne peut pas sortir de cette pièce, je demande à m’isoler. Ca n’est pas possible…je ne sais pas pourquoi. J'ai envie de hurler, "LAISSEZ MOI SORTIR D'ICI BORDEL".
Ok ok.
J'essaie de me calmer.
Lola ça va aller.
Respire.
On nous appelle tous, nous nous mettons en rang derrière le rideau d'écran. Pascal le producteur adjoint essaie de nous détendre un peu. 
Je ferai un post je pense un jour sur cette équipe de dingues...vraiment, le contraire absolument de ce que je croyais trouver dans une telle émission. L'équipe est au petit soin et en même temps terriblement honnête et lucide avec nous. Qui nous sommes, la place de notre art sur une émission diffusée sur TF1, nous ne sommes pas dupes et personne ici n'essaie de nous duper bien au contraire.
Une première fournée passe, nous savons qu'Antoine est le gagnant.
On attend de nouveau dans la salle de l'enfer....

Bon, nous y sommes, Garou appelle Lola Baï, Alexandre et Luna.

Je suis un peu surprise.

Puis je me dis que je ne passerai pas l’Épreuve. 
Je pense à mon âge, je pense au leur...

Nous nous prenons dans les bras, ils sont tous les deux adorables. La question m'avait été posée de savoir contre qui je ne souhaitais pas me retrouver. J'avais dit Alexandre. Pourquoi? ce jeune homme est une crème...je veux dire, si vous connaissez des crèmes dans votre entourage, Alexandre est au dessus, c'est la crème des crèmes, la gentillesse absolue, personne n'a envie de le voir perdre.

Allez c'est parti, je me mets au centre et je chante la chanson.

Ma voix tremble, ma première note aiguë passe mal, je manque éclater de rire....je me reconcentre mais garde un sourire constant, je n'ai finalement plus rien à perdre alors je profite de ce moment qui déjà dans ma tête sera le dernier dans cette émission.

Je termine ma chanson.
J'oublie de me remettre au centre.
Je vais vers Alexandre, je lui souhaite bonne chance.

Il chante sa chanson. Puis Luna.
Luna, mon Dieu Luna! Je la trouve sur la chanson qu'elle a choisi, divine, sexy, terrible, elle a du chien Luna, je ne me fais pas de souci pour elle, je pense tout de suite qu'elle sera choisie au sauvée.

Viennent les délibérations du jury, bon...aucun point pour moi. arghhh,  c'est le jeu ma pauvre Lucette.
Garou choisi Alexandre.
Je pense que sur cette presta Luna a été au dessus, mais pour avoir entendu Alexandre chanter dans les couloirs de l'émission, je comprends aussi le choix de Garou. Cet adorable grand gaillard a un gros potentiel.
Je me dis que Luna va forcément être sauvée.
Rien.
Nous repartons toutes les deux...Je trouve ça injuste pour elle. 


Je retrouve ma famille qui a les larmes aux yeux. 
Moi ça va, sauf que j'ai l'impression d'avoir fait le couac du siècle et que je vais me retrouver au zapping....C'est très étrange en fait, je suis soulagée, je sens presque ma conjonctivite disparaître...et en même temps déçue de ne pas partir sur une prestation impeccable.

Nous revoilà aujourd'hui.
Jeudi 28 avril 2016
Cela fait donc trois mois que je sais exactement comment ça se passe. Enfin plus ou moins exactement, à ce jour je n'ai toujours pas vu ma prestation, je pense que je serais trop cruelle vis à vis de moi même et je n'ai pas envie de me faire plus de mal pour quelque chose que je ne peux changer et qui est derrière moi maintenant. J'ai déjà assez psychoter sur la médiocrité de ma presta pendant ces trois mois. 
Un jour j'aurai peut-être le courage.
Ou pas.

On s'en fout non?

La bonne nouvelle, la vraie bonne nouvelle, c'est que j'ai fini aujourd'hui la première chanson de mon prochain EP.

Et cette première chanson, les amis, cette première chanson je l'aime d'amour fou.

Cette première chanson, c'est la seconde marche d'une nouvelle aventure.

Vous allez me demander quelle est la première marche alors?

Et bien ce sont tous vos messages adorables que j'ai pu recevoir depuis la première diffusion de l'émission.


MERCI

vendredi 15 avril 2016

The voice - les coulisses - Epreuve Ultime - 1/2

 Vendredi 15 avril 2016


Vous connaissez le syndrome de "Ils m'ont même pas invitée!!!"
oui? Non ?

J'ai pu voir que beaucoup d'artistes de l'émission étaient invités dans des radios type NrJ, ou alors avaient des articles dans closer, Gala, france dimanche....
Je faisais remarquer ça à mon chéri non sans une (grosse) pointe de jalousie.
- Mais t'as vu, truc et bidul et machin ils ont été invités sur les médias
- Ah oui?
- Ouinnn, moi tout le monde s'en fout...c'est normal hein je suis trop vieille pour les intéresser...
- Sûrement.
- Ah bon? Tu crois que c'est parce que je suis trop vieille????
- ok bon...Et sinon c'est quoi les médias?
- Nrj, Gala, closer, ils sont partout...
- ...
- ben quoi?
- Franchement Lola, t'as envie de te retrouver dans Gala et Closer? Super intéressant les gros titres "Lola a planté ses propres graines de tomates cette année et elle est vraiment très fière" et qu'est-ce que tu ferais sur NRJ avec ta musique? hein?
- MAIS JE SAIS !!!
- Alors c'est quoi le problème??? Pourquoi tu saoules tout le monde là???
- ILS M'ONT MÊME PAS INVITEE!!!!!!

- ...



 le 30 décembre 2015

Ça n'était pas prévu mais je suis de nouveau à Paris.
La nuit de Noël j'ai fait une bonne angine avec fièvre. 3 jours plus tard d'autres microbes et autres sympathiques bactéries en ont profité pour se développer dans les poumons, le nez...la totale. Toux persistante, voix complètement cassée, voix de tête partie dans la dimension fabuleuse des 2ème chaussettes perdues...
Je traîne tout ça depuis le début du mois de septembre, les parents d'un enfant dont c'est la première année d'école comprendront...la première année, tu partages gaiement tous les microbes de tous les gamins de la classe de ton gosse...jamais vu autant de miasmes, de nez morveux, autant de toux grasses...et va dire à ta fille "non ma chérie, ne m'embrasse pas je fais The Voice! ".
Alors vaillamment tu supportes qu'elle te tousse et t'éternue dans le nez, avec le sourire.
Tu embrasses ses petits doigts qu'elle vient de mettre dans son nez...

T'es une maman quoi.

Alors à un moment faut pas s'étonner si ton corps il est débordé.



la veille le 29 décembre 
Je prends peur.
Je sens que là ça va être très dur de guérir pour l’ultime épreuve de la mort qui tue qui aura lieu 10 jours plus tard. Il y a plusieurs types de chansons, celles que tu peux toujours chanter même avec une bronchite carabinée, celle que tu peux adapter en changeant la mélodie pour que ça passe et les autres…Celle que j’ai choisi pour l’ultime Épreuve fait évidemment partie des autres. Déjà en temps normal elle est difficile pour moi, mais là ce sera impossible.
J’envoie donc un message de détresse à Damien mon coach vocal dans l’émission. Je me confonds en excuses, je lui parle de trucs glamours comme foyer de microbes, glaires, voix cassée, je lui dis que je serai capable de chanter dans 10 jours mais qu’il faut changer la chanson, impossible de chanter la chanson que j'ai choisi avec ce p***** de SI 3, bordel, mais qui chante une chanson de variété avec un si 3 hein??? qui ???? mais qu'est-ce que je peux être con...
Je lui dis que je vois le médecin le soir mais que connaissant ma voix je ne pensais pas guérir à temps.
Damien prend sur lui (il est en vacances bordel!) et il me répond. 
Il me dit que vu l’enjeu, c’est pas un médecin lambda qu’il me faut mais un spécialiste de la voix, le ténor des cordes vocales, le Mozart de la membrane muqueuse, L’ORL de Céline Dion, le seul, l'unique, JEAN ABITBOL.
Appelle de ma part qu’il me dit, dis lui pour quelle émission c’est et il te trouvera rapidement un rendez-vous pour la modique somme de…..
Roulement de tambours… 
150 euros.
...

...

...

J’en reste sans voix.
Bon, je l’étais déjà.
J’éclate de rire (tout en pleurant), je lui dis que je suis à Sillé le Philippe dans la Sarthe, hein, pas à Paris et que surtout je suis fauchée, ça va pas non! Il me dit d’aller au moins voir un ORL phoniatre spécialisé chanteur au Mans. Sauf que bien sûr il n’y en a pas et qu’il a raison, l’enjeu est de taille. Alors je me dis que peut-être ça vaut la peine et que surtout ça fait partie de l’aventure. Se faire observer les cordes vocales par l’ORL de Céline Dion, c’est quand même un peu la classe ! En tout cas c'est drôle. Et puis ça tombe bien je ne me suis pas fait de cadeau à Noël (un cadeau à 150 euros…Plus les billets de train…ça va me faire plusieurs Noëls ça…) 
J’appelle le cabinet, je tombe sur une secrétaire/assistante très agréable, je dis bien de la part de qui j’appelle et que je suis candidate d’une émission Télé, s’il vous plaît trouvez-moi une place (tout en espérant secrètement pour mon portefeuille qu’elle n’en ait aucune).
10H45 demain? 
Et merde.
Du coup je prends les billets (train, pas TGV, on va pas en rajouter dans l’horreur du découvert) et je ferme ma gueule. Je ne parle plus. Ma mère qui est en vacances prend ma fille pour la nuit pour me faciliter la tâche (vas-y pour te reposer les cordes vocales quand tu as un bout de choux de 3 ans). « Youpi, sans toi maman hein? Toi tu pars. » oui oui, moi aussi je t’aime ma fille.



Et me voilà donc le 30 décembre, en avance à mon rendez-vous à écrire ces quelques lignes.
Je suis dans la salle d’attente, fauteuils en cuir, orchidées, cheminée, miroir Trumeau, moulures, dorures, tapis épais dans les parties communes de l’immeuble Haussmanniens,
Je me demande dans quel fauteuil Céline Dion a posé ses fesses. Je me dis que je devrais m’assoir sur chacun des fauteuils pour pouvoir dire un jour que je me suis assise exactement au même endroit que son royal derrière…puis je me suis rappelée la réalité, peu de chance qu’on fasse attendre Céline Dion…Quand elle arrive, elle doit avoir la porte du phoniatre grande ouverte et passer devant tout le monde. 
Quelle déception.

C’est mon tour. Mozart me reçoit. Au mur tout un tas de photos et de disques d’or offerts je présume par les artistes qu’il a « sauvés ». Je lui explique ma situation, il me met dans un fauteuil, me met un tuyau très fin dans la bouche, faite Ah….ah….eh… eh….arghhh là je peux pas monsieur si vous continuez je vous vomie dessus hein! Bon ça s’arrête. 
 Je lui demande « vous pensez que ça ira? »
Il me répond : « Si c’est dans 10 jours, oui, ça ne m’inquiète pas, je peux le faire. »

Il peut le faire.

C’est marrant comment les médecins parlent quand tu les paies 150 euros, ils te disent pas qu'ils ne peuvent pas se prononcer ou que ça devrait aller, que les médicaments feront sans doute effet, que ton corps devrait se remettre, non ils disent, tel un maestro: « Je peux le faire ».

Et bien faites monsieur! 
Nous discutons, comme à mon habitude je blague, il est très loquace, il me parle d’une de ses rencontres avec Pavarotti, c’est absolument captivant, j’ai un peu l’impression de toucher les étoiles. Je ressors de là le cœur et le portefeuille plus légers, une ordonnance dans les mains avec des vocalises très précises à faire sur un temps tout aussi précis.

C’est partit pour la course contre la montre.


dimanche 3 avril 2016

The Voice - Les coulisses - Les Battles - 2/2

Mardi 29 mars 2016

 J'ai enfin pu voir notre prestation. Bon, dans mes souvenirs, je pensais avoir été bien meilleure ha ha ha! Sur le moment ça avait été vraiment magique..on ne devrait jamais rien enregistrer histoire de pouvoir garder les souvenirs positifs, totalement positifs.

Mais revenons où je vous ai laissés...nous voilà le lendemain de notre coaching avec Garou.

Jeudi 3 décembre.

Je me lève.
J'ai la détermination au top.

j'analyse les problèmes et trouve les solutions
- C'est une mélodie avec laquelle je ne suis pas à l'aise.
solution : répète-la jusqu'à trouver la bonne intonation sur chaque mot, jusqu'à ce que tu aies l'impression qu'elle est faite pour toi.
- Je suis extrêmement tendue et stressée, j'ai vu le résultat sur les auditions à l'aveugle, c'est pas beau..
solution : prends rendez-vous avec une sophrologue pour commencer un travail de "méditation" et "concentration"
- J'ai pris l'habitude d'avoir une guitare, je ne sais pas comment positionner mon corps quand je ne chante plus...comment ne pas m'écraser quand ils chantent?
solution: prends rendez-vous avec un coach scénique.
- j'ai plus de fringue.
solution : t'as plus de thune, fais avec les stylistes de The Voice.
- je suis bien plus vieille que tous ces p'tits cons arghhhhh
solution : prends rdv avec un biologiste il va t'expliquer le cycle de la vie.

J'appelle une sophrologue, j'appelle le studio des variétés pour un rdv avec un coach, je décide d'assumer mes cheveux blancs et en attendant, je reprends la chanson au piano.

Ok qu'est-ce que ça t'évoque?
une femme qui vient de se faire violer dans un parking et qui sera condamnée à revoir les images encore et encore.

...
 
...

Bien bien bien...
 
Woaw c'est très gai tout ça.
Bon.
On est d'accord qu'on ne va pas en rajouter dans le glauque avec l'interprétation hein?
Oui mais je ne sais pas encore comment;
"d'abord vos corps qui se séparent, t'es seule dans la lumière des phares"
Je répète chaque phrase sans la mélodie, pour bien entendre où sont les résonances...Quels mots se répondent et essayer de les faire sonner. Je trouve de quoi m'amuser, c'est très bien écrit.

Je cherche ensuite une manière de faire sonner les phrases qui seront les miennes dans le refrain, une façon de mettre ma patte.

Le mardi je vais à mon rendez-vous de sophrologie. Anne m'accueille.
Pas de miracle possible en si peu de temps, mais un processus peut être commencé. Ça me fait beaucoup de bien.

Je positive.
Je positive.

Je continue à chercher mon interprétation jusqu'au jeudi, jour de la répétition avec le coach vocal de l'émission et répétition des déplacements.
Là sur place, je m'efface encore beaucoup mais je sens que l'outsider commence à remonter la pente.
On finit la séance, les amoureux me demandent "alors, maintenant ça va, tu te sens bien? "
ils sont adorables tous les deux, je leur répond la vérité, que je ne suis pas encore prête.

Le soir je vais à mon coaching scénique perso au studio des variétés.
Je rencontre pour la première fois Ghislaine.
On travaille une heure qui semble être 10 minutes.
Je lui expose mon problème " qu'est-ce que je fais de mon corps quand ils chantent? "

Ghislaine réfléchit 2 min. Elle se retourne vers moi et me dit une phrase.
Une seule phrase!!!! et le problème est réglé.
"Mais enfin Lola, c'est toi la lead, ils sont choristes, tu dois tenir la chanson du début à la fin"
Ah oui? Oh oh oh!
Elle me dit que c'est vraiment un faux problème de musiciens et chanteurs...elle me dit: est-ce qu'un danseur se pose la question d'un possible immobilisme sur scène? tout fait partie de la chorégraphie"

Mais oui. Je suis sur scène, je suis légitime, je fais partie de l’œuvre du début à la fin de la chanson, je fais partie de la chorégraphie quelque soit le nombre de mot que je chante....et le fait de me sentir lead pendant toute la chanson évite que je m'efface.... Par quoi ça se traduit?
Il ne s'agit évidemment pas de leur prendre vocalement la place ou d'en faire des tonnes pour me faire remarquer, faire cela serait grossier et irrespectueux. C'est tout con en fait, c'est juste une question de présence, d'attitude, se laisser pleinement envahir par la musique sans se freiner, c'est subtil mais ça fait beaucoup.
Bon sur le papier c'est beau, mais il faut ensuite l'intégrer...
Je ressors de là souriante et je me dis pour la première fois:  j'ai une chance. Oh pas une grande chance non, elle n'existait pas une semaine avant, mais là, elle existe, elle est là et je dois la faire grandir.

J'arrive le lundi matin pour la répétition plateau et interview. Je suis beaucoup plus détendue.

Répétition plateau, on découvre enfin la musique interprétée par les musiciens. C'est top, très agréable, vraiment cool.
On répète nos déplacements, je me sens encore un peu effacée. c'est pas grave, c'est une répétition.

On choisit enfin les fringues. Je dis aux stylistes que je n'ai rien prévu si ce n'est les chaussures.
Ils m'amènent plein de robes toutes plus belles les unes que les autres.
j'essaie une. BORDEL LES AMIS, j'ai 34 ans, une petiote de 3 ans, je mesure 1m74, amenez-moi autre chose QUE DU 36 !!!!!!!!!!!
Ils m'amènent une robe. en L.
Avec des franges en cuir.
Cooooooool

Un des talents me voit dedans pendant l'essayage. Elle me sort : "peut-être avec un petit gilet sur les bras? en tout cas faut assumer."

What???? OH OH!!

Ne cherchez pas plus loin, je prends cette robe!!!!!!

Voilà.
J'ai la tenue
J'ai l'interprétation
J'ai l'envie
Je veux m'amuser.

Vite vite, qu'on soit demain!!!

Enfin nous sommes le jour J.
Les journées de tournage sont les plus longues.

On attend,
On attend,
On attend,
On mange

On fait la répétition générale et là c'est  cool on peut voir tout le monde.
Et c'est...
woaw....
C'est woaw, je me dis que le niveau est vraiment haut cette année.
Ana Ka, Mirella, François, Slimane, Philippine...woaw...
Je fais mes pronostics.

Puis
On attend,
On attend,
On mange


Ma soeur me rejoint, à 18h elle est prête avec son livre.
On attend,
On attend,
On attend....
J'apprends qu'on passe en dernier...
Je peste...
Je rage...
On attend
On mange
Angie vient me voir. Elle me dit, "Lola, j'ai vu ta répétition, il faut que tu chantes collée à ton micro, c'est la télé, c'est ultra compressé, tu manques de présence parce que tu es trop loin."
je reste interdite. J'avais effectivement fait remarquer que je trouvais ma voix un peu lointaine mais personne ne m'avait dit pourquoi...
Elle ajoute qu'en face de moi j'ai des pros de la télé et des gros plateaux, les amoureux, ils savent très bien chanter dans ces conditions, je dois chanter collée au micro, point.
Je la remercie mille fois.

Les artistes passent, ça va très vite, le premier artiste qui sort est celui qui n'a pas été pris, le second celui qui a été pris. c'est très dur. Vraiment. tous mes pronostics s'avèrent juste. parfois je suis vraiment triste qu'ils le soient. On s'attache forcément aux artistes que l'on croise...Je ne savais pas départager Mirella et Lica, finalement les deux sont prises grâce aux talents volés...Sauf qu'on sait désormais que pour nous il n'y aura plus aucune chance d'être volés...
C'est le jeu.

Ça y est c'est notre tour.

On va dans l'antichambre se faire remaquiller.
Puis on peut appeler notre coach vocal Damien.
Les amoureux le font appeler pour un dernier échauffement.

Damien arrive. Je les laisse ensemble, à ce moment là ça m'angoisse de vocaliser.
Je vais dans le couloir et je danse comme une folle. Je m'éclate. Je pense à une musique des 3somesisters "look at me now". Je suis à fond. je délie mon corps, je pense que je ne sais décidément pas danser mais je trouve que mes mouvements désorientés sont fous et que c'est de ça dont j'ai besoin.

Voilà. Images filmées de concentration, caméra sur ma tronche, rebelote, c'est le seul moment où je ne suis pas concentrée.
Puis je suis sur l'elevator. là des images de ma famille en Algérie me viennent, eux à qui ça va faire tellement de bien de me voir à la télévision, eux qui n'ont rien et qui savent faire la fête et profiter de chaque moment heureux qui se présentent.
Je me dis que ce soir c'est un moment heureux, et que j'ai le devoir d'en profiter.
L'elevator monte.
Je vois Nikos pour la première fois.
Je m'avance déterminée.
Je vais m'amuser ce soir.
Je vais me dépasser.
Et ça va être cool.

La musique commence, c'est partie.
J'adore, j'adore j'adoooooooore!!!!!
Ma bouche ne décolle pas du micro BORDEL!!!!!!
Je bouge mon corps avec mes mouvements tellement pas académiques (pour parler gentiment) et je suis là du début à la fin de la chanson que je chante ou pas.
Parce que c'est COOL!!!

Dernier refrain...
C'est la fin.
Je crois que nous avons été bons, vraiment, les Louyena et moi, nous avons tous les trois assuré. C'était un bon moment pour nous. J'ai envie de les serrer dans mes bras, mais je suis un pingouin, je ne peux pas.

Je m'en fous de qui Garou va choisir, j'ai tout donné, je ne peux pas avoir de regrets, eux non plus.

je souris béatement et certainement bêtement.

Zazie : Je ne sais pas qui dire...joker....bon...euh....
Mika : pour le charisme, je dirais Lola
MIKA JE T'AIME
Pagny : pour la voix (je crois qu'il a dit ça, m'en souviens plus....) Lola
PAGNY JE T'AIME
Garou : Lola est encore pleine de mystère, je choisis Lola....



OH PUTAIN JE L'AI FAIT!!!!!!



jeudi 24 mars 2016

The voice - les coulisses - Les battles - 1/2

 Jeudi 24 mars 2016


La vague "The Voice" suite à mon premier passage s'est calmée. Moi-même je me suis calmée. C'est tellement étrange comme sensation que je ferai un post un peu plus tard là-dessus....

Alors revenons plutôt là où je vous ai laissés.
Nous sommes 10 jours après les auditions à l'aveugle, je m'apprête à entamer la seconde étape, les battles...




Lundi 30 novembre, le soir.

Je viens de recevoir un email de la production.
Un lien pour que nous puissions découvrir les autres artistes de notre équipe.

Mon cœur fait un bon.

Je vais voir mon mec, je lui dis que je ne veux pas voir ça, qu'ils vont être tous bons et que ça va me démoraliser. Lui il frétille de plaisir, "allez quoi, moi je veux voir.!" Je lui dis que c'est confidentiel...Il me dit qui le saura? je lui dis c'est vrai, personne, c'est pas comme si je tenais un blog.

Il lance le truc, je me tiens loin pour ne rien voir.

Puis je craque, je regarde avec lui....Et m'en veux après avoir visionné la dernière vidéo.

Ils sont tous bons, ils ont tous quelque chose et ça me démoralise.

Je me sens nulle.

Je me demande contre qui ils vont me mettre. Je n'ai pas très envie d'y penser.

Mardi 1er décembre, le soir, je prends mon train pour aller à Paris, le lendemain ce sera ma première rencontre avec Garou pour un coaching.
Je suis sur le quai de la gare et je vois que j'ai encore loupé un appel (c'est ma spécialité), c'est Pascal, Ze producteur adjoint de Ze Voice...J'écoute son message, il me dit de sa voix douce et posée contre qui je vais être et la chanson que nous allons interpréter...Il me dit que toute l'équipe se réjouit d'avance, ils sont contents du choix et ils pensent tous que ça va être un super moment.

Je respire.

Je garde mon téléphone dans les mains.
C'est bien cool qu'ils pensent tous que la battle va être chouette parce que moi, là, sur ce quai, je me dis que c'est foutu, que je ne saurai jamais faire face, que je connais mal les chansons de l'artiste, que je ne les ai jamais chantées, que c'est pas fait pour ma voix, que je suis nulle, que je dois être contente d'être arrivée là parce que c'est sur ce quai que ça va se terminer.

Tremblante, j'appelle mon mec.

Il pense comme moi.

Du coup on rigole et je me décontracte.

Sur le trajet j'essaie de penser  à autre chose, je reçois un message du régisseur Jérôme, il me dit que je peux manger avec d'autres talents à l'hôtel si je le veux.
Sur le coup j'ai envie de me fermer et de ne voir personne.
Je me fais un peu violence, je lui dis que ce serait avec plaisir. (Oh mais quelle comédienne!)
J'envoie dans la foulée un message à Pascal "C'est noté, merci beaucoup ! ha ha :-) " (Un Oscar je vous dis!!)
J'opte pour le "never complain, never explain."
Je garde pour moi ma trouille.

Une fois à l'hôtel, je retrouve Jérôme et d'autres talents qui sont avec Pagny et Zazie. Le repas se passe bien mais je ne suis pas très bavarde, on me demande ce que je vais chanter et les gens ont l'air de trouver ça cool, par contre quand je leur dis contre qui je chante  "aïe, bon, ben, bon courage!".
Je reçois un message perso qui finit de me pourrir le moral. Je ne dors pas de la nuit.
Le lendemain matin, je me lève sans mal, c'est l'avantage quand on ne dort pas.

Je me maquille tant bien que mal pour cacher ma sale gueule et hop, 8h30 en bas.

On s'en va, je savoure le fait d'avoir une navette juste pour nous et de ne pas avoir à prendre le métro, c'est pas tous les jours qu'on a un chauffeur (Alain, si tu me lis! merci!), il faut savoir apprécier.

On arrive dans une maison incroyable, comment décrire ce truc de ouf? deux étages, mais pas deux étages comme on l'entend nous communs des mortels....un loft quoi, des verrières, des objets d'arts, des pièces et des pièces et encore des pièces...et de l'ouverture en veux-tu en voilà....
Nous sommes au rez de chaussée, le tournage se passe à l'étage. Vérification de nos tenues, maquillage rapide et on va s'échauffer avec notre coach vocal Damien autour d'un piano à queue.

biobiobiobiobiobio mamamamamama gnagnagnagnagna.

On redescend et le coaching commence.
Chaque duo de battle passe l'un après l'autre, on entend tout....c'est à la fois agréable et stressant...en fait comme tout ce qui se passe dans cette émission, nous sommes tous schizophrènes...ou masochistes...ou les deux...On souffre et on kiffe.
Je discute avec les autres, il n'y a là que l'équipe de Garou. Quand je dis contre qui je suis tout le monde a la même réaction : "ah, c'est pas trop dur? tu le prends bien?"

Mais euh!!!!!

A ce stade, je n'ai pas le droit de vous révéler contre qui je suis...alors nous allons faire comme dans les contrats artistiques, ce sera "L'ARTISTE"...masculin ou féminin ou les deux...

L'Artiste.
Il est là.
Il est beau.
Il est jeune.
L'Artiste passe sa main dans ses beaux cheveux en slow motion, il ne veut pas me faire la bise, nous sommes dans la battle....ah ah, c'est une blague ...on ri......autour tout le monde ri...

L'Artiste est beau, il est jeune ET  il a de l'humour.



ARGGGGGGGGGGGGGGGGGh


Je ne sais pas trop comment me positionner.
Je n'ai pas l'habitude des castings ni des concours.
Je suis complètement paumée.
Je regarde les autres, ils ont l'air de vivre beaucoup plus facilement le côté concours, certains "duo" semblent déjà de grands amis.
Je me sens bête d'être aussi froide.
Avec les autres membres de l'équipe c'est moins difficile c'est moins concret que nous sommes en compétition...

C'est notre tour.
On monte, je n'en mène pas large. Câlin pingouin avec Garou (Pingouin pour moi hein, pas pour lui, il a l'air complètement à l'aise lui) je marmonne deux trois trucs "hey c'est cool de te voir en vrai!" (bah t'es con tu l'as déjà vu en vrai, aux auditions à l'aveugle, tu te souviens pas??? pourquoi tu dis ça, MERDE, pourquoi tu dis ça!!! t'es con!!)

On commence le coaching. Garou est très chaleureux, très souriant et très gentil avec nous.
Je fais des blagues débiles....Je taquine Garou...
Je peux pas m'en empêcher, je me sens nulle alors je fais des blagues, c'est comme ça.
Heureusement pour moi, ça ne passe pas trop mal, Garou veut bien être chambré.

Il nous dit, tout sourire, qu'il a fait exprès de nous mettre une chanson hors de notre répertoire.

...

Qu'il avait envie de nous sortir de nos habitudes.

...

ah ah ah!!! Quel humour ce Garou!!

 ...




On commence à chanter, je dois commencer la chanson.
J'ai eu juste la nuit pour l'écouter. Je connaissais le refrain mais pas les couplets, le placement n'est pas simple. puis il donne le premier refrain à L'Artiste.
Évidemment c'est super beau.
J'ai très envie de hurler : "mais pourquoi tu m'as mise contre L'Artiste.? tu voulais me virer dès les battles c'est ça??????"

Je me tais. (Rappelez-vous...Never Explain, Never Complain...)


Garou me dit qu'il aimerait que j'ai plus de tonus.

Ça me rappelle une nana qui m'a appelée un jour pour me dire qu'en fait je ne faisais pas l'affaire pour son spectacle. Je faisais un remplacement pour une amie.
Elle m'a dit : "tu comprends Lola, ta copine elle est carrément plus pêchue, toi tu es....euh....elle est plus pêchue quoi, alors qu'elle est enceinte c'est fou non? Mais comme on s'est engagé, tu peux faire la prochaine date...."

...

L'humiliation totale.
Évidemment j'ai refusé de faire une date de plus, j'ai quand même un minimum de fierté bordel.

BORDEL !


Bref.
On sort du coaching.
L'Artiste a trouvé ça hyper cool, il se sent bien.
C'est vrai que son interprétation était chouette.
Il me demande tout sourire si c'était bien pour moi aussi...je lui dis la vérité..."je crois que j'ai encore besoin de travail, je n'ai pas encore trouvé comment me l'approprier."
Je trouve que c'est plutôt bien résumé.

Et c'est vrai que ça manque de tonus, et c'est vrai que ce que je fais durant ce coaching est fade et pas du niveau de L'Artiste.

Je suis réaliste.

Et voilà. je repars dépitée.

Dans le train du retour.

Là tout change.

DE LA MERDE!

JE VAIS ME BATTRE BON SANG

JE VAIS LE FAIRE

JE VAIS BOSSER COMME UNE DINGUE CETTE CHANSON

Et je vais y arriver.

AUTOSUGGESTION AU MAXIMUM : BORDEL JE PEUX LE FAIRE!!!!!!!!!!


lundi 29 février 2016

The Voice - les coulisses - Audition à l'aveugle 3/3

Lundi 29 Février.

Tout va bien.
Tout va très bien.
Quelles étaient mes peurs déjà? les haters? passer inaperçue?
oh oh oh !
Il est clair que je ne suis pas une artiste "The Voice " qui a explosé. A priori je ne ferai pas la couverture de "Voici" ni de "Closer".
MAIS Pour dire vrai (et vous savez maintenant à quel point j'essaie dans ce blog d'être honnête et sans complaisance avec moi-même...), je crois que ce que j'ai est exactement ce qui peut me faire le plus de bien. J'ai passé la journée hier à répondre à toutes les personnes qui ont eu la gentillesse de prendre de leur temps pour m'écrire un mot. C'était très agréable à faire, à dimension humaine, je me suis sentie bien, pas débordée mais pas non plus ignorée.
J'espère, en fait, je prie pour que cette aventure reste aussi simple, quel que soit le temps que je passe dans l'émission.
 Merci à tous. :-)



Mais revenons où je vous ai laissé....
Juste avant l'audition à l'aveugle...




je vais devoir revenir sur des choses pas très drôles...mais c'est à ce moment là que ça s'est passé....



Nous sommes le 14 novembre.
Hier l'horreur à Paris.
L'horreur tout court.

       Je pleure beaucoup d'autant plus qu'aujourd'hui ce sont les funérailles de ma grand-mère, 94 ans.
Je m'habille, je retrouve mes copines de chants et de cœur. Elles ont bien voulu venir chanter avec moi pour cette femme qu'elles ne connaissaient pas mais à qui je ressemble tellement.
Elles descendent de leur chambre d’hôtel, on se prend dans les bras et on pleure. Nos gorges sont serrées. Nous allons chanter dans quelques heures, la cérémonie est prévue pour 10H.
        On termine notre café. Nous arrivons à manger, tout semble sans goût, nous agissons de manière automatique. Des larmes coulent. On coupe la télévision, le silence fait du bien. On se lève et on charge le matériel.
        L'Eglise nous attend, nous avons l'habitude, on s'installe, je vérifie avec le prêtre le déroulement de la cérémonie.

       Je m'installe à mon piano. Je respire profondément. J'essaie de trouver le bon endroit en moi pour arriver à chanter. Mes copines sont dans le même état. On se soutient sans un mot.
Nous arrivons à la fin de la cérémonie et nous entonnons la chanson préférée de ma grand-mère, "je chante pour toi liberté".

Tellement à propos.

Quelques jours avant je la trouvais complètement ringarde et là je la trouve sublime.
Nous y mettons tout, nous donnons tout, interprétons toutes les nuances.
          Voilà à quoi nous servons nous artistes, nous sommes là pour nous rassembler tous autour d'un sentiment commun, une idée commune, l'amour, la liberté, nos angoisses, nos peurs, nous sommes là pour que chacun puisse se dire qu'il est compris, qu'il n'est pas seul que nous vivons tous les mêmes émotions, les mêmes choses à divers moments de notre vie, nous sommes ensemble, nous sommes les mêmes.
            Le dimanche 15 novembre je vais à Paris. Je vais faire ma répétition le 16, l'enregistrement de l'émission est prévue le 17. Nous serons plus nombreux que prévu, ils ont bien sûr annulé le passage du samedi 14.
Est-ce que ça a du sens?
Je pleure encore beaucoup.

            J'arrive à Paris, je vais dans la chambre que j'ai loué. c'est sale, mauvaise pioche. Quand on a pas les moyens, c'est la loterie, c'est comme ça, je suis habituée.
Je sors manger, les rues sont tristes et électriques, je suis dans le quartier de la gare du nord.
Il y a de la tension dans l'air, comme un point d'interrogation, comment on continue?
Peut-être que je devrais demander aux libanais...aux palestiniens....aux israéliens....aux irakiens...aux syriens...aux...aux....que la liste est longue.
            Je mange rapidement et repars dans mon taudis.

C'est le matin, j'arrive dans les locaux de The Voice.
          L'équipe est très accueillante, très chaleureuse, on sent pourtant qu'après le 13 novembre, le cœur a du mal à sourire. S'ensuit une journée très longue mais paradoxalement très ludique, je commence par le stylisme, la tenue que j'ai apportée leur convient. Je passe au maquillage, Salomé la maquilleuse est adorable.
Je passe à l'échauffement avec Angie. Vocalises bien agréables, je chante une fois ma chanson, pas très bien, comme à toute mes répétitions.
Je redescends et là une série d'interviews commence. Je me prends carrément au jeu. Je commence par chanter une reprise.

Comment peux-tu passer aussi vite de la gravité à la légèreté? 

Et puis vient midi et la minute de silence.

La première fois que je vois en vrai le plateau télé de The Voice, c'est pour la minute de silence en hommage aux victimes du 13 novembre.
C'est étrange.
Nous sommes tous là, la minute n'a pas commencé mais le silence règne déjà. Je suis submergée par l'émotion, mes larmes n'arrêtent pas de couler. Je m'essuie les yeux, j'essaie d'être discrète. Une main se pose rapidement sur mon épaule, je ne sais pas qui c'est, deux pressions compatissantes et elle se retire.C'est discret et ça me fait du bien.
La minute se termine.
Nous retournons dans le "foyer".
Une autre main (la même? je ne pense pas), se pose sur mon épaule, "ça va?", une voix avec un sourire que je trouve condescendant, pour le coup ça ne me fait pas du tout du bien, je ne connais pas cette chanteuse, le fait qu'elle parle et me regarde, je trouve ça invasif, je me dégage rapidement, je grommelle un oui.  C'est dingue non? C'est un moment de fraternité mais cette main et cette voix m'irritent,  m'agacent...Je ne suis pas fière de moi mais ce "ça va?" Comment peut-on poser cette question? Dans les conventions on est obligé de répondre oui, elle me force à répondre oui, super je vais bien et toi ça va?
Bien sûr que ça ne va pas!!!! Évidemment que ça ne va pas, je pleure, je suis triste, je suis en colère, réserve ta question pour le petit déjeuner demain!!
ça va, bien dormi? Ouais cool.

...
...

Merde, elle voulait juste être gentille.
Qu'est-ce qui cloche chez moi?



Allez, c'est reparti pour le jeu.
Volte face, l'humeur redevient plus légère.
Interview à n'en plus finir, j'essaie de répondre de manière drôle et inspirée, l'exercice n'est pas simple, mais ça me plaît.
A mon tour de répéter sur le plateau.
Woaw.
J'écoute tout ce qu'on me dit, tu dois rester là, le rideau s'ouvre, tu vas là-bas, tu regardes par ici, décompte, tu commences, là tu prends ton micro, tu vas là, tu écoutes ce que les coachs te disent et tu repars par là.
Je flippe, mais vraiment, je me sens bien sur ce plateau, les gens sont bienveillants. Je me sens à la maison, je fais ma chanson. j'adore. encore, encore, ENCORE!!!!!
Je repars.
Le soir nous sommes en famille, mon chéri ma sœur et moi à Aubervilliers.
Je prends le risque de manger indien, les épices et moi c'est pas toujours le duo gagnant.

Nous dormons tous mal.
On se lève avec des gueules pas possible, je me dis que Salomé aura un peu plus de travail.
Nous arrivons sur les lieux de très bonne humeur, on a envie de rire. Maquillage, stylisme, j'échauffe ma voix mais je refuse de chanter ma chanson, c'est trop tard, je n'ai pas envie, et si je me plante? Si je déraille? Dans quelle disposition ça me mettra pour le soir? La chanson est vraiment dur pour moi. Je ne veux pas de mauvaises ondes.
Je redescends et là nous sommes très nombreux à attendre.
Ca piaille, ça ri, ça se reluque de partout mais l'ambiance est plutôt cool.
Encore quelques interviews seule et ensuite avec ma famille. On nous demande de nous faire un câlin...on explose de rire, un quoi? un câlin? nous sommes pudiques nous, on fait pas ça comme ça... alors on essaie, on dirait des pingouins endimanchés.

Et puis on attend.
On mange.
On attend.
On mange.
On va aux chiottes.

La journée est un long défilement de gens qui prennent un café et vont aux chiottes.

Nous sommes tous malades.
La peur, les amis, le trac, c'est terrible pour le transit.
Je pense que la production de The Voice a des parts dans les rouleaux de PQ.
C'est pas glamour? 
Je te jure que c'est vrai, un défilé incessant. Tous gênés parce que évidemment pas moyen d'être tranquille avec son trac, t'as toujours quelqu'un derrière la porte qui attend son tour.

C'est ça aussi "The Voice" l'ami ! "This is The voice  tindinlindiiiiiiin"
             Bruno Berberes, Ze casteur,  discute avec les candidats , il prend le temps de discuter avec moi. Je lui dis que j'aimerais vraiment avoir Zazie comme coach, il est d'accord sur mon choix, il trouve que ça marcherait bien.
         On arrive au moment fatidique. Ça va commencer, on nous met tous dans une immense pièce avec plein de mobilier tendance, on se croirait chez Maison du monde. Il fait une chaleur terrible, on transpire à grosses gouttes, ils font quelques images et éteignent les lumières. ouf. on respire.
Les premiers candidats sont appelés, il est 20h.

          On ne connaît pas notre heure de passage, ils font le filage en temps réel.
Il y a un piano à queue et certains artistes s'y mettent, il y a notamment Clide qui est franchement bon je trouve. C'est très agréable à écouter tout ça, ça détend.
On attend...
Les candidats passent...
Nous on attend...
On entend les cris dans la family room, c'est comme ça qu'on sait que les coachs se sont retournés, mais il y a une grosse réserve quand les artistes reviennent, on ne sait pas vraiment qui a été pris ou pas...c'est étrange...
On attend...
BORDEL ON ATTEND
Ça y est on m'appelle!!!
Il est minuit. 

Je monte refaire un échauffement, je redescends....
J'attends...
...
C'est mon tour,
Ma sœur et mon chéri vont dans la family room, 
Moi JE RESTE SEULE (et merde...effet The voice...je chante du Goldman....Private joke aux choristes de ma chorale...)


Je recroise Bruno Berberes. Là il me demande si je veux toujours Zazie. Je lui réponds que oui. Il me dit que son équipe est déjà chargée en femmes, qu'il n'y a peut-être pas assez d'espace pour me mettre en valeur...Il me conseille du coup de vraiment écouter ce que les coachs me disent. 


Je me reconcentre.
Je me sens étonnamment calme. Retouche maquillage, je vais dans un couloir pour faire des images de moi en train de me concentrer...c'est sans doute le seul moment où je n'arrive pas à me concentrer...J'entends mon prédécesseur puis les remarques des coachs, j'en déduis qu'il n'a pas été pris.
Ensuite on me laisse un peu seule, et on vient me chercher pour monter les escaliers. 
Je suis derrière le rideau, tout le monde est adorable là, des sourires bienveillants, on parle tout doucement.
J'ai envie d'y aller, j'ai envie de vivre pleinement ce moment de folie, ce moment hors du temps.
Le rideau s'ouvre.

Je m'avance, je prends mon temps, je branche ma guitare, je respire, c'est très fort, une émotion incroyable, l'impression d'être sur un fil, de faire un numéro d'équilibriste.
Le décompte.
Et c'est parti.
1er accord.
Je fais ma 1ère phrase et termine par une fausse note.
Oh oh. Je sens bien que mon corps et mon esprit sont détendus mais que que l'idée n'est pas encore arrivée aux oreilles de mes cordes vocales ni de mes doigts sur cette guitare!
C'est pas grave, je comprends et j'accepte, c'est comme ça.
Ça ne me gâchera pas mon moment. Je m'en fiche des fausses notes, ce que je veux c'est vivre pleinement le moment présent.
Je chante To France de Mike Oldfield.

Je suis sur un plateau télé.

Et c'est cool. 

It's so fuckin' cool !!!!!!!!!!!!!!

Je manque de souffle tellement mon cœur bat vite, je peine à finir mes phrases, ça aussi je m'en fiche.

j'ai légèrement changé la mélodie sur le pont pour pouvoir chanter un peu plus grave,  cette chanson est tellement aigue!

et voilà.

Ils se retournent, Garou et Pagny en même temps.

je savoure.

dernière note.
Zazie.


Est-ce que ça valait le coup?

Grave.

Et même si tout s'arrête très vite, c'était un kiffe énorme, ÉNORME !  (note à moi même....si effectivement ça s'arrête très vite, relis toi Lola, relis-toi!!!!)

Je ris beaucoup, prends le temps de débrancher ma guitare et de prendre mon micro. Je me positionne comme ils me l'ont dit, et j'écoute.


Je repense à a ce que Bruno m'a dit.
Au moins, au lieu d'aller tête baissée vers celle que je préfère musicalement, j'écoute ce qu'ils ont à dire.
Je trouve que Zazie manque d'arguments et ne semble pas vraiment me vouloir...Et puis il y a ce type, solaire, souriant, généreux, heureux d'être là, il semble véritablement s'amuser et moi c'est de ça dont j'ai besoin. M'amuser, lâcher prise, le moment présent est follement important, urgent. 
Alors je le choisi lui. Garou.

Je sors de scène, je suis bouffie d'adrénaline.
Je revois ma famille, on se fait un câlin de pingouins endimanchés devant les caméras,  on est heureux.
je repars pour des photos et interviews.

Enfin nous pouvons partir. Je remercie toute l'équipe, je n'en reviens pas qu'ils soient tous encore très souriants et agréables avec nous après cette journée de folie. Charlène, Marine, Kim, Emilie, Jérôme, Medhi...tous souriants et prévenants. 

Je sors, nous prenons la voiture et on rentre chez nous.

Je conduis les yeux grands ouverts, l'adrénaline au top, je parle, je parle, je ris, on se marre ensemble, on a le sentiment d'une bonne blague, ce voyage est surréaliste.

Je dors 2h et enchaîne avec une journée de résidence artistique avec The ShougaShack, l'énergie toujours présente.
Le soir je récupère ma petiote. bonheur.

Puis deux autres jours de résidence....
Avec la déprime.

Bah oui les amis, c'est comme une drogue, t'es heureux puis t'es en manque et ça met bien deux jours à se calmer.

Il faut le savoir.
Il faut l'accepter.

Rendez-vous aux battles.